Alliance Kennedy - Trump, quel impact ?
Ne pas surestimer l’effet électoral de ce rapprochement.
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Les doutes persistants depuis plusieurs mois autour des intentions de l’indépendant Robert Kennedy Jr se sont levés après l’annonce son retrait partiel (dans les états clés) de la course à la Maison Blanche et son ralliement à Donald Trump. L’ancien défenseur de l’environnement devenu complotiste antivax a finalement fait son coming out trumpiste après avoir vu son bateau pirate prendre l’eau suite à l’abandon de Joe Biden et l’entrée en piste de Kamala Harris.
L’annonce a fait l’effet d’une petite bombe sur les réseaux sociaux, notamment dans les cercles proches du milliardaire républicain et de la complosphère. Vendue par les influenceurs de l’alt-right comme un game changer, cette alliance baroque a cependant peu de chances de revêtir le costume d’évènement majeur qui change le cours du jeu.
En effet, le potentiel électoral du “vilain petit canard” de la famille la plus connue des États-Unis s’était grandement réduit ces derniers mois et notamment ces dernières semaines. Un temps pointé à 15% des intentions de vote, il n’était plus qu’à 8% mi juillet et 4,5% la veille de son retrait. En cause, la multiplication des révélations bizarres (weird diront les démocrates) sur son parcours de vie (ver dans le cerveau, ourson mort à Central Park etc…), le manque d’argent pour financer sa campagne, l’approche de l’élection (qui tend à réduire l’intérêt pour les candidatures tierces) et surtout le changement de candidat chez les démocrates (son électorat était a priori composé d’une part non négligeable de “double haters”, en gros des personnes ne souhaitant voter ni pour Trump ni pour Biden).
Aussi, peu après l’officialisation, les analystes de l’agrégateur de sondages 538 ont estimé que ce retrait n’aura qu’un impact marginal sur la campagne avec un gain net pour Trump de 0,2 point seulement. Une hypothèse confirmée par Nate Silver, surnommé parfois le “gourou des sondages”, au lendemain de la poignée de main entre les deux hommes. Selon son modèle, cette nouvelle configuration offre +1,1 point au républicain et +0,8 point à la démocrate soit un gain net de 0,3 point pour le premier. A cela s’ajoute le fait que l’écart entre les deux candidats continue de légèrement s’accroître suite à la convention démocrate, qui a prolongé l’élan de Kamala Harris grâce à la médiatisation de l’évènement et son bon déroulement. S’il faudra tout de même regarder les prochaines enquêtes d’opinion pour mesurer plus précisément l’effet de cette nouvelle - notamment dans les états clés - et confirmer ces “prédictions”, il semble (pour l’heure au moins) que les fantasmes des supporters influents de l’ancien président sur les réseaux sociaux ne soient pas vraiment justifiés.
En conclusion, on peut aujourd’hui s’aventurer à penser que le ralliement de Robert Kennedy Jr permettra à Donald Trump de tirer un gain électoral très marginal dans le meilleur des cas. Au pire, tout ceci n’aura pas d’impact particulièrement visible et sera oublié dans les prochaines semaines. Mais quoi qu’il en soit, l’annonce de cette alliance a au moins permis à l’ancien président de remettre les projecteurs sur sa campagne après avoir été totalement éclipsé durant plusieurs jours par la grande réunion de famille des démocrates à Chicago.
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Bien d'accord avec votre analyse, tout cela ressemble à un évènement exagéré par les réseaux sociaux, pour les réseaux sociaux.
Depuis le retrait de Joe Biden, il y a fort à parier que l'immense partie de ses électeurs auraient de facto voté pour Trump, rendant sa candidature caduque (calcul fait par le GOP). Bon an mal an, une opération téléguidée pour siphonner la candidature Biden débranchée car se retournant contre l'ancien président.
Merci pour votre article !